Une hausse des tarifs de péage en 2016


L’année 2016 ne devrait pas aider les automobilistes à alléger leur porte-monnaie. Les tarifs des péages augmenteront dès le 1er février, un peu partout dans l’Hexagone. L’annonce est brutale, et fait déjà polémique.

 Une hausse inattendue

L’augmentation attendue sera par exemple de 1.27 % chez AREA (Eiffage), 1.63 % chez ASF (Vinci) et 1.23 % chez APRR (Eiffage).

En fin de compte, le taux d’augmentation des tarifs variera de 0.8 % à 1.6 % en fonction des réseaux, une hausse d’autant plus surprenante que ces prix avaient été gelés par l’Etat français en 2015. Au lieu d’entériner cette stabilisation, cette nouvelle hausse (annoncée par le journal Les Echos ) suscite quelques interrogations.

En effet, la revalorisation des tarifs doit normalement correspondre à 70 % de l’inflation, qui était cette année de 0 %. Pourquoi, dans ce cas, les sociétés concessionnaires se permettent-elles d’augmenter leurs prix de façon significative ?

Les dessous de l’affaire

En fait, il s’agit du résultat d’un accord passé en 2012, lorsque l’État a augmenté de 50 % une taxe qui impactait les compagnies de péages. Il était alors prévu que celles-ci aient le droit d’augmenter leurs tarifs à partir de l’année 2015. Cependant, un rapport remis en 2014 par l’Autorité de la Concurrence a mené à un gel des tarifs, qui a retardé d’un an la revalorisation prévue par les sociétés autoroutières.

Outre la hausse prévue en 2012, les compagnies ont incorporé le coût d’un plan d’investissement validé au printemps 2015, ce qui explique l’importance de l’augmentation des tarifs. Lors de cet accord, les sociétés d’autoroutes ont pris l’engagement de verser pas moins d’un milliard d’euros pour assurer le financement des infrastructures de transport, dont 500 millions avant 2018.

Cependant, la légitimité de l’opération ne semble pas établie de façon certaine. Ainsi, le ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, a déclaré sur RTL qu’elle n’était “pas au courant de cette annonce”, et qu’elle allait regarder de quoi il s’agissait. Elle a précisé sa pensée de la façon suivante :Il ne faudrait pas que les sociétés d’autoroute profitent de la COP21 pour faire des annonces intempestives. Je ne sais pas si cette information est exacte, mais en tout cas, c’est exclu puisque l’engagement qui avait été pris était de ne pas dépasser l’inflation, et même d’être en dessous de l’inflation, compte tenu du pactole qu’avaient déjà amassé les sociétés dans les années passées”.

 

De Camille | 29/12/2015