Bordeaux : un routier contrôlé à près de 3g sur l’A 63


Un chauffeur poids lourd, intercepté avec 2,73 g/l de sang vient d’être condamné à six mois de suspension de permis et trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bordeaux.

La scène se déroule sur l’autoroute A63 qui relie Bordeaux à la frontière espagnole, à hauteur de Mios, une commune de l’aire urbaine de Bordeaux. Dans la soirée, vers 21 heures, une patrouille de gendarmerie repère un poids lourd stationné sur la bande d’arrêt d’urgence. À côté, son conducteur, torse-nu, était en train de chanter à tue-tête.

Complètement ivre sur près de 20 kilomètres d’autoroute

Peu de temps auparavant, un autre chauffeur routier, visiblement consterné par les embardées du poids lourd qu’il suivait en direction de l’Espagne, avait alerté le centre opérationnel de la gendarmerie de la Gironde.

Rapidement sur les lieux, les forces de l’ordre interpellent l’homme, âgé de 37 ans, qui semble manifestement en état d’ivresse.

Ce que l’éthylotest confirme puisque le taux d’alcoolémie mesuré est de 2,73 grammes par litre de sang !

D’origine serbe, le chauffeur travaille pour une société de transport international hongroise et restait encore inconnu des services judiciaires français.

Immédiatement arrêté par les gendarmes, il est placé en cellule de dégrisement quelques heures avant de pouvoir être interrogé.

À l’issue de sa garde à vue lui est notifié son passage devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate.

« Il s’est arrêté pour aider un routier qui avait crevé et lui a offert une bouteille d’alcool allemand à base de plantes pour le remercier. Il a bu de ce breuvage qui contenait plus d’alcool que de plantes et a fait l’erreur de reprendre le volant pour regagner l’aire d’autoroute la plus proche afin de dormir », explique ce jour-là son avocate, Me Marie-Anne Raymond.

La presse locale précise que cette liqueur tournait atour des 35° d’alcool. Alors que le procureur réclamait de trois à quatre mois de prison avec sursis et dix-huit mois de suspension de permis, le tribunal l’a finalement condamné à trois mois de prison avec sursis à six mois de suspension de permis.

Heureusement, après avoir conduit complètement ivre sur près de 20 kilomètres d’autoroute, ce conducteur n’a pas provoqué d’accident.

10 millions de tests d’alcoolémie chaque année

L’Observatoire des drogues et des toxicomanies note les progrès réalisés en matière de sécurité routière depuis les années 70, avec une baise conséquente de la mortalité.

Mais l’alcool reste un point noir dans ce bilan puisque 30 % des personnes tuées sur la route chaque année perdent la vie dans un accident mettant en cause l’alcool. C’est pourquoi les contrôles d’alcoolémie se sont multipliés depuis le passage aux années 2000.

Environ 10 millions de tests de dépistage d’alcoolémie sont effectués chaque année sur les routes avec une part de 3% de contrôles positifs. Cela représente 1/5e des condamnations judiciaires et le taux de récidive dans les cinq années qui suivent représente 20 %.

Rappelons qu’une alcoolémie supérieure ou égale à 0,5g/l entraîne la perte de 6 points et une amende de 135 euros. Il est donc conseillé au chauffeur de suivre un stage de récupération de points à Bordeaux afin d’éviter une invalidation du permis de conduire.

De Camille | 30/04/2018