Bordeaux : flashé à près de 200 km/h au lieu de 110 sur l’autoroute


« Au total, les militaires ont procédé à trois rétentions de permis et à cinq immobilisations de véhicules » se félicite – ou se désole – la brigade motorisée de Libourne sur la page Facebook de la gendarmerie de Gironde.

Le lundi 21 mai, ces derniers effectuaient une série de contrôles de vitesse sur une portion limitée à 110km/h de l’autoroute A89, dans le sens Bordeaux-Libourne. La séance n’a duré que deux heures et, le moins que l’on puisse constater est un bilan plutôt lourd côté conducteurs : de nombreux excès de vitesse relevés dont dix « conséquents ».

Parmi eux, se distingue un motard flashé à 162 km/h et un automobiliste à 177 km/h. Mais la palme revient indéniablement à ce Fangio en herbe, contrôlé à 194 km/h.

Sur Facebook, les gendarmes ironisent : « le soleil, très présent le week-end dernier, a sûrement dû les empêcher de voir et de lire correctement les panneaux de limitation de vitesse… ». Puis ils rappellent, plus sérieusement, leur objectif : « lutter contre les conduites dangereuses et ainsi éviter des drames en ce week-end particulièrement chargé… Pour la sécurité de tous, soyez prudents sur les routes et respectez le code ! »

La vitesse, 1ère cause de mortalité sur les routes

Selon l’ONISR (Observatoire national interministériel sur la Sécurité routière) « la vitesse excessive ou inadaptée reste la première cause principale des accidents mortels ». Ainsi, en 2016, des excès de vitesse ont été enregistrés dans près d’un tiers (31 %) des accidents de la route. C’est un facteur particulièrement important chez les jeunes (18-24 ans) auteurs d’accidents mortels puisque ce taux monte à 45 %.

Une des raisons pour laquelle le Gouvernement souhaite expérimenter la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires au lieu de 90 km/h.

Depuis 2012, les vitesses moyennes estimées des conducteurs semble à la hausse : + 6 km/h sur autoroutes et + 4 km/h sur les portions limitées à 110 km/h.

Pourtant, globalement, ces vitesses observées restent inférieures aux limites autorisées. Elles seraient de 118 km/h sur autoroute, 82 km/h sur route et 48 km/h en ville. Seuls 4 % des conducteurs dépasseraient de plus de 10 km/h la vitesse autorisée sur les routes, et 3 % sur autoroute.

Rappelons que les distances d’arrêt d’un véhicule augmentent de façon exponentielle avec sa vitesse :

  • à 50 km/h, il mettra près de 30 mètres avant de s’immobiliser ;
  • à 80 km/h, 60m ;
  • à 90 km/h, 70m ;
  • à 130 km/h, 130m.

Des excès de vitesse lourdement sanctionnés

Les sanctions pour excès de vitesse dépendent de la gravité de l’infraction.

Ainsi, les grands excès de vitesse ( > 50 km/h) entraînent le retrait de 6 points sur le permis et une amende pouvant atteindre 3 750 € au maximum dans certains cas.

Ceux-ci restent relativement rares puisque 94 % des 8,6 millions de dépassements de vitesse enregistrés en 2016 restaient inférieurs à 19 km/h. Dans ce cas, le conducteur pris en faute est sanctionné de la perte d’1 point sur son permis de conduire et de 135€ d’amende.

Entre 20 et 29 km/h de dépassement, le retrait passe à 2 points, puis 3 entre 30 et 39 km/h et 4 entre 40 et 49 km/h.

Nul doute que les trois conducteurs mentionnés en début d’article devront également suivre un stage de récupération de points à Bordeaux.

De Camille | 06/06/2018