Pourquoi faut-il baisser la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires ?


Depuis quatre années, le taux de mortalité sur les routes Françaises ne cesse d’augmenter. La vitesse sur les routes secondaires est actuellement au cœur du débat. Le Gouvernement souhaiterait réduire la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires afin de baisser le taux de mortalité sur les routes. Pourquoi faut-il baisser la vitesse sur les routes secondaires ? Réponse dans cet article !

Un nouveau CISR prévu en janvier 2018

Le Gouvernement a énoncé le souhait de baisser la vitesse à 80 km/h au lieu de 90 sur les routes secondaires début décembre 2017.

Suite à cela, le Premier Ministre, Edouard Philippe, a affirmé être favorable, à titre personnel, à cette décision qui sera prise par le Gouvernement lors Comité Interministériel à la Sécurité Routière qui se tiendra en janvier 2018.

Ce projet est vivement critiqué par les automobilistes qui sont pour la plupart retissant face aux bénéfices que cette mesure peut apporter.

Vitesse à 80 km/h : des bénéfices prouvés par la Sécurité Routière

Un document réalisé par la Sécurité Routière a été envoyé aux Préfets afin de les convaincre sur l’efficacité de l’abaissement de la vitesse sur les routes secondaires.

La mortalité sur la route augmente depuis plusieurs années avec une hausse de 0,9 % des morts sur la route en 2017 (sur les 11 premiers mois) par rapport à 2016.

La vitesse est la première cause de mortalité sur la route avec plus de mille décès par an, elle est responsable dans 32 % des accidents mortels.

Selon la Sécurité Routière, baisser la vitesse à 80 km/h au lieu de 90 sur les routes secondaires pourrait permettre de durablement baisser la tendance à la hausse du taux de mortalité sur la route afin de retrouver une baisse.

Les chiffres de la Sécurité Routière, montre que le réseau routier secondaire représente 55 % de la mortalité routière (1 911 morts sur les routes secondaires en 2016).

La documentation présente également, en chiffre, les bénéfices que pourrait apporter une baisse de la vitesse.

Un impact positif sur la distance d’arrêt

La distance d’arrêt est l’addition de la distance parcourue durant le temps de réaction et la distance de freinage.

À 90 km/h la distance d’arrêt est de 81 mètres, tandis qu’à 80 km/h, celle-ci est à 64 mètres.

Moins de pollution

Réduire la vitesse permet d’économiser 120 euros de carburant en 1 an et de réduire de 30 % les émissions de polluants.

Une augmentation minime du temps de trajet

Peu de personnes le savent, mais conduire vite ne permet pas forcément d’aller beaucoup plus vite.

Ainsi, passer de 90 km/h à 80 km/h augmente le temps de trajet de 45 secondes sur un trajet de 10 kilomètres, de 2 minutes sur un parcours de 25 kilomètres et de 3 minutes sur un trajet de 40 kilomètres.

Quelques minutes en moins pourraient donc permettre de sauver des vies !

Une expérimentation a déjà été effectuée !

Dans son document, la Sécurité Routière présente également les résultats d’une expérimentation qui a été effectué dans trois sections de routes nationales bidirectionnelles sans séparateur central.

Sur ces trois axes, la baisse de la vitesse n’a pas été le facteur de surplus d’embouteillage.

L’expérimentation a permis de constater une nette diminution des vitesses moyennes :

  • 2 à 6 kilomètres sur la RN7
  • 7 à 9 kilomètres sur la RN57
  • 3 à 6 kilomètres sur la RN151

Cependant, pour ce type d’étude, il faudrait cinq années d’expérimentation pour en tirer des conclusions. Même si les statistiques d’accidentalité sont positives, la période et le nombre de kilométrages faibles sont trop réduits pour pouvoir en tirer des conclusions.

De Camille | 28/12/2017