Pau : contrôlé plusieurs fois en état d’ivresse, il part en prison


Alcool et conduite ne font pas bon ménage. Pour preuve, s’il en fallait une, un homme de 52 ans a été condamné à six mois de prison ferme après avoir été arrêté à plusieurs reprises en état d’ivresse au volant.

Privé de permis de conduire, il a été contrôlé la dernière fois au guidon de son scooter avec 1,50 gramme d’alcool par litre de sang à 16 heures de l’après-midi. Quelques mois auparavant, l’homme présentait un taux de 2,30 grammes à 1 heure du matin.

« On peut se féliciter qu’il ne se soit rien passé de grave », a martelé le substitut du procureur au moment de son passage devant le tribunal correctionnel de Pau. Et pour cause, l’alcool perturbe fortement la vision du conducteur et réduit drastiquement ses réflexes. « Vous êtes un danger public ! », lui a lancé la présidente du tribunal. Conscient de son problème d’alcool, le quinquagénaire semble cependant avoir dû mal à réaliser la gravité d’une conduite dans un tel état. « Je voudrais y arriver… », a-t-il avancé en guise de défense. Pas de quoi attendrir les magistrats qui ont décidé de le condamner à six mois de prison ferme. Il a été incarcéré immédiatement à la sortie de l’audience.

Le fléau de l’alcool au volant

Pour rappel, l’alcool au volant est la principale cause de décès sur les routes en France. La boisson est, en effet, à l’origine de 30,9 % des accidents mortels au volant. Loin d’être le seul souci des personnes souffrant d’alcoolisme, ce fléau concerne majoritairement des buveurs occasionnels.

Si l’on doit prendre le volant, il est donc recommandé de limiter sa consommation à un verre, soit 25 cl de bière, 12,5 cl de vin entre 10 et 12° ou 3 cl d’alcool distillé à 40°.

En cas de dépassement du seuil autorisé par la loi, la sanction immédiate minimum est le retrait de 6 points sur le permis de conduire et 135 euros d’amende.

Depuis le 1er juillet 2015, ce seuil a été baissé à 0,2 gramme par litre de sang chez les jeunes conducteurs. Chez les autres conducteurs, cette limite est de 0,5 gramme par litre de sang.

Alcool au volant supérieur à 0,8g est un délit

Au-delà de 0,8 grammes par litre de sang, l’infraction devient un délit. Concrètement, cela signifie qu’en plus de la sanction infligée par les forces de l’ordre au moment du contrôle, le conducteur sera aussi amener à comparaître devant un tribunal.

En premier lieu, la police ou la gendarmerie peuvent donc :

  • rétention de permis pendant 72h,
  • immobilisation du véhicule si aucun passager ne peut prendre le volant,
  • suspendre administrativement le permis pour 6 mois maximum.

Ensuite, les magistrats peuvent ainsi décider d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 2 ans ainsi que d’une amende de 4500 euros mais aussi imposer :

  • une suspension de permis jusqu’à 3 ans, sans sursis ni permis blanc,
  • l’annulation du permis avec interdiction de solliciter un nouveau permis pendant au moins 3 ans si récidive.
  • l’interdiction de conduire certains véhicules, y compris ceux pour lesquels le permis de conduire n’est pas exigé,
  • l’interdiction de conduire un véhicule non équipé d’un dispositif homologué d’éthylotest anti-démarrage (EAD), pour  une durée de 5 ans au maximum. La violation de cette interdiction constitue un délit, puni de 2 ans d’emprisonnement et de 4 500 € d’amende.
  • l’obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière, aux frais du contrevenant.
À noter que l’on parle de récidive lorsqu’un même délit est constaté en moins de cinq ans.

Dans ce cas, le juge prononce l’annulation du permis de conduire, et peut également prononcer, pour un multirécidiviste, les sanctions pénales suivantes :

  • 4 ans de prison,
  • 9 000 euros d’amende,
  • confiscation du véhicule.

De Camille | 15/12/2017