Les industriels unissent leurs forces autour de la voiture autonome


 On en parle depuis plusieurs années, et elle constitue un des projets majeurs de développement d’une société comme Google : la voiture autonome promettait déjà de représenter l’avenir de l’automobile à plus ou moins long terme. Mais les industriels français ont décidé de donner un coup de fouet à la recherche en créant une synergie productive.

Un plan pour 2020

Réunissant des chercheurs, des équipementiers et des constructeurs, le projet a pour cadre le programme Nouvelle France Industrielle (NFI). Lancé en 2013 par le ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg, la NFI porte sur plusieurs secteurs, mais vise notamment à améliorer les “transports de demain”.

Jean-François Sencerin, responsable de la stratégie véhicule autonome de Renault, révèle qu’un comité entier est consacré aux véhicules autonomes qui nécessitent la mise en place de nombreux dispositifs, dans le but de “révolutionner le transport individuel, collectif et industriel en préparant la mise en place sur le marché de véhicules autonomes pour tous dès 2020.”

La société d’équipement Valeo fait également partie de l’alliance : Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation de Valeo, précise que les entreprises travaillent main dans la main avec un objectif commun : “Il y a une feuille de route en commun et nous sommes impliqués dans la gouvernance […] Ce genre de projet collaboratif permet de défricher ce qui va arriver demain.”

Vincent Abadie, responsable innovation et technologies avancées chez PSA Peugeot Citroën, a expliqué quel serait le planning : de 2016 à 2017, un petit nombre de prototypes serviront à la phase d’expérimentation ; de 2018 à 2019, plusieurs dizaines de prototypes seront déployés à l’usage de pilotes semi-experts, voire non experts ; et en 2020, le lancement en série de la voiture autonome devrait être à l’ordre du jour.

Des questions à anticiper

En travaillant ensemble, ces concurrents s’assurent que leurs futurs modèles sauront se comporter les uns avec les autres sur la route. “Nous nous devons de travailler ensemble, car l’ergonomie des fonctions de pilotage automatique ne peut être différente d’une marque à l’autre” détaille Guillaume Duvauchelle.

Outre les spécificités techniques qui assureront la sécurité des véhicules, les industriels doivent prévoir les évolutions de la réglementation, et prévoir les longues discussions à venir avec le gouvernement. Heureusement, comme le souligne Vincent Abadie, les autorités françaises sont bienveillantes avec le projet, et cherchent à encourager le mouvement plutôt qu’à le freiner comparer à d’autres pays qui souhaitent instaurer un permis de conduire pour les voitures autonomes.

En effet, l’efficacité de cette synergie devrait permettre à la France de s’imposer comme un précurseur face aux autres pays européens, lors du déploiement global de la voiture autonome.

 

De Camille | 24/02/2016