Colère au volant : comment s’explique ce phénomène ?


Nous sommes nombreux à prendre le volant tous les jours et sommes souvent témoins de scènes mettant en avant des conducteurs mécontents et en colère en raison d’un autre automobiliste ou d’un piéton, voire d’un feu rouge…Vous ne vous êtes jamais demandés pourquoi votre colère peut monter vite lorsque vous conduisez ? Et pourquoi ce phénomène est souvent rencontré ? L’explication est probablement toute simple. Une fois, au volant de notre véhicule, nous subissons, selon la psychologue Camille Rochet, une « transformation » psychologique. Détails.

Le conducteur éprouve à la fois un sentiment de puissance et de frustration

Nous nous sentons d’abord plus puissants au volant de notre voiture. C’est la thèse défendue par Camille Rochet. Ce sentiment de puissance vient se heurter à un autre : celui de la frustration.

On a un sentiment de frustration car il est impossible, par exemple, de rouler à la vitesse maximale et ceci pour diverses raisons, bouchons ou feu rouge… Face à cette situation, l’automobiliste a tendance à s’énerver car il a peur d’être en retard. Il a aussi peur parce qu’il peut manquer, par exemple, de renverser un piéton. Le conducteur prend conscience qu’il perd la maîtrise de son environnement. Quelle que soit la raison, un autre automobiliste, un piéton, voire un objet, sa colère va monter.

Pourquoi la colère au volant peut monter vite ?

La colère de l’automobiliste monte, en général, parce qu’un élément extérieur vient perturber sa conduite. Sa réaction qui se traduit par la colère lui permet, en effet, de garder le contrôle et de répondre à « ces agressions » extérieures mais aussi de s’imposer. La colère nous permet de mobiliser à nouveau nos forces et de ne pas nous considérer comme des fautifs dans la situation en question.

Le fait d’être en voiture décuple ce sentiment de colère car l’automobiliste se sent libre, mais aussi isolé et protégé dans son véhicule. Ce sentiment lui fait souvent oublier que les autres conducteurs ne sont pas au courant de ses impératifs : réunion ou autres…

Enfin, pour Camille Rochet, la conception qu’a l’automobiliste de l’environnement change aussi : ce ne sont plus les humains qui sont en cause mais des voitures, des feux, des panneaux. Même lorsque le conducteur discute ou se dispute avec les autres usagers de la route, il le fait sans aucun affect.

De Camille | 21/07/2015