Circulation inter-files : une nouvelle expérimentation à partir de juin


Depuis le 1er février 2021, l’expérimentation de la circulation inter-files qui a lieu depuis 5 ans en Ile-de-France, Gironde, dans les Bouches-du-Rhône et dans le Rhône a pris fin. La déléguée interministérielle à la sécurité routière, Marie Gautier-Melleray, avait annoncé aux associations de motards, qu’une nouvelle expérimentation avec de nouvelles règles sera mise en place pour prendre une décision concernant la circulation inter-files.

Une première expérimentation contrastée

Depuis le 1er février 2016, la circulation inter-files est en expérimentation dans 4 départements. Cinq ans d’expérimentation, qui n’ont pas encore convaincu.

L’expérimentation a pris fin le 1er février 2021. Le bilan de cette première expérimentation est mitigé, il est possible de constater des effets positifs au niveau du comportement, mais le nombre d’accidents corporels liés à la circulation inter-files ou à la remontée inter-files est en légère hausse.

L’expérimentation demandait les règles suivantes :

  • circulation inter-files lorsque le trafic est dense,
  • entre les deux voies les plus à gauche,
  • la vitesse doit être limitée à 50 km/h maximum.

Le rapport du Cerema montre que ces règles n’ont pas été respectées durant l’expérimentation. La vitesse était pour le plus souvent en cause.

Une nouvelle expérimentation pour juin

Marie Gautier-Melleray a annoncé qu’une nouvelle expérimentation sera mise en place à partir de juin 2021. La circulation inter-files pourra donc être pratiquée en Ile-de-France, Gironde, dans les Bouches-du-Rhône, dans le Rhône ainsi qu’en Haute-Garonne.

En plus des conditions énoncées précédemment, des panneaux seront déployés pour prévenir des portions de routes qui autorisent la pratique de la circulation inter-files.

La déléguée inter-ministérielle souhaite également une meilleure communication et formation autour de cette pratique.

Attention : en attendant juin, la circulation inter-files reste interdite. Elle est considérée comme un dépassement à droite passible d’une amende de 135 euros et de la perte de 3 points sur le permis de conduire.

Rappelons que cette pratique est normalement interdite, selon la Sécurité Routière les travaux menés depuis 2015 « ne visent pas à l’interdire, puisqu’elle n’a jamais été autorisée, ce que certains motards ont peut-être perdu de vue. Bien au contraire, elle vise à étudier les conditions dans lesquelles la circulation inter-files pourrait être autorisée, sécurisée, enseignée, et introduite dans le Code de la route. »

Des tensions apaisées

Les associations de motards ont récemment appelé à manifester leur mécontentement suite à un rapport du Cerema sur des pistes à étudier pour plus de sécurité pour les deux-roues et pour la circulation inter-files.

Selon les motards, sans cette pratique, la conduite d’un deux-roues n’a plus d’avantages : « si on nous interdit de le faire, ça ne sert plus à rien d’avoir une moto ».

Jean-Marc Belotti, coordinateur de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) pour Paris et la petite couronne assure que cette pratique apporte plus de sécurité pour les deux-roues dans les embouteillages.

« Si on reste derrière une voiture et qu’elle freine brutalement, on peut être percuté à l’arrière par un autre véhicule. Cela risque moins d’arriver si on est au milieu. Et on a une meilleure visibilité », explique le motard.

Rappelons que les motards font partie des usagers vulnérables sur la route. En 2019, les motards représentaient 23,4 % des tués sur la route alors qu’ils représentent que 2 % du trafic.

De Camille | 03/03/2021