Radars : baisse de 14 % des recettes en 2018


Les recettes des radars automatiques sont en baisse de 14 % en 2018, une première depuis la mise en place du dispositif en 2003.

Alors que depuis, les revenus générés par les radars automatiques n’ont cessé d’augmenter, jusqu’à atteindre le palier d’1 milliard d’euros en 2017, le Ministère de l’Intérieur a annoncé lundi 14 octobre une baisse des recettes en 2018, avec 864,4 millions d’euros perçus.

Comment les recettes des radars ont-elles été réparties en 2018 ?

La répartition des recettes des radars a bien évolué en 2018.

La part allouée au désendettement de l’État est passée de 8,8 % à 20,9 %. Ainsi, 180,4 millions d’euros ont été reversés pour la dette publique en 2018, contre 88,7 millions en 2017.

Les 79.1 % restants (684 millions d’euros contre 924 millions d’euros en 2017) ont été investis dans la Sécurité routière :

  • 269,6 millions pour assurer le bon fonctionnement du système de contrôle et de sanction, la gestion du permis à points, l’envoi des courriers, mais aussi pour financer les études et campagnes de communication.
  • 243,1 millions d’euros sont versés à l’AFTIF (Agence de Financement des Infrastructures Routières de France) afin qu’elle puisse continuer de développement et d’entretenir le réseau et les infrastructures à l’échelle nationale.
  • 171,3 millions d’euros pour les municipalités.

Le budget accordé aux collectivités territoriales a diminué de 100 millions d’euros par rapport à 2017.

Le Ministère de l’Intérieur, explique que cette baisse de part, accordé aux municipalités « est liée à la dépénalisation du stationnement payant, décidée en 2015 et entrée en vigueur le 1er janvier 2018 ».

En effet, le forfait-post-stationnement a remplacé les amendes stationnement. Désormais, cette recette est reversée directement aux communes, ce qui « mécaniquement diminue le pourcentage des recettes radars allant directement à des dépenses de Sécurité routière » selon le Ministère de l’Intérieur.

Ce rapport est rendu pour la 3ème fois public, il permet à l’État d’être transparent avec les recettes apportées par les radars, pas très apprécié de l’opinion publique…

Une baisse liée à la destruction des radars

Suite au mouvement social qui a débuté mi-novembre, une bonne partie des radars ont été vandalisés. En août, la Sécurité Routière estimait que la baisse liée à la destruction des radars représentait 300 millions d’euros.

De plus, selon Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, « une baisse de 40 millions » a été observé au premier semestre 2018. Selon lui, elle est due « avec un décalage », au changement de comportement des salariés, qui doivent être dénoncés par leurs employeurs lorsqu’ils commettent une infraction au Code de la Route.

L’année 2019, également en baisse

Le mouvement social, s’est également étendu sur l’année 2019, le Gouvernement s’attend donc à une nouvelle diminution des recettes.

En effet, la destruction des radars a fait diminuer le taux de disponibilité de ceux-ci, qui est passé de 88,87 % en 2018 à 75 % en 2019.

Une bonne partie des équipements n’a pas été en mesure de flasher durant l’année 2019, ce qui a conduit à une diminution de 17 % des contraventions par rapport à 2018.

Cependant, d’ici 2020, le Gouvernement a pour objectif d’atteindre les 4 400 radars (contre 4 700 prévus), avec l’installation de radars tourelle, plus solides que leur prédécesseur.

Par ailleurs, les voitures radars conduites par des sociétés privées, qui étaient en expérimentation en Normandie devraient être étendues à 3 nouvelles régions début 2020, puis 4 autres fin 2020.

Emmanuel Barbe, délégué Interministériel à la sécurité routière, avance deux arguments pour justifier cette baisse.

Le Gouvernement souhaite tout de même croire que cette baisse est également liée à un changement de comportement des automobilistes, notamment par une baisse de la vitesse moyenne constatée depuis mi-2018.

De Camille | 16/10/2019