Les feux tricolores vont-ils disparaître ?
Le premier feu de circulation a fait son apparition à Paris au croisement des boulevards Saint Denis et Sebastopol. C’était un simple feu rouge accompagné d’une sonnerie. Dix ans plus tard, les couleurs jaune et verte seront rajoutées.
Les feux tricolores sont l’un des emblèmes de la circulation en ville, mais ces feux, qui ont pour objectif de régulariser la circulation et d’éviter les accidents vont-ils disparaître ?
La ville de Paris souhaite supprimer, à titre d’expérimentation, les feux tricolores dans ses rues. Déjà certaines villes telles que Nantes, Bordeaux et Rouan ainsi que la ville de Philadelphie, aux Etats-Unis, ont tenté l’expérience.
Alors, supprimer les feux tricolores : bonne ou mauvaise idée ?
Paris veut supprimer les feux tricolores
Le Groupe Écologiste de Paris (GEP) a fait une proposition qui peut paraître surprenante lors du dernier conseil de la ville : supprimer les feux tricolores de la capitale.
Le co-président du groupe, David Belliard, a affirmé, en s’appuyant sur une étude réalisée par le MIT (Massachusetts Institute of Technology), que « 14 % des accidents en France surviennent en carrefour à feux : 10.000 accidents par an, 1.500 blessés hospitalisés et environ 150 tués ».
Selon David Belliard, les conducteurs sont moins prudents lorsque des feux tricolores balisent leurs trajets. Pour le groupe, l’installation de panneau « priorité à droite », « stop » ou « cédez le passage » permettrait de diminuer le nombre d’accidents dans la capitale. L’automobiliste devrait y voir un avantage, car un feu grillé, c’est 4 points de moins sur le permis de conduire….
Paris va tester, à titre d’expérimentation, la suppression des feux dans certaines zones 30 km/h d’ici 2018.
Cette expérimentation va être effectuée en partenariat avec le CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité, l’aménagement).
Une évaluation, avant, pendant et après le dispositif , sera effectuée avant de dupliquer le dispositif dans d’autre quartier.
Les quartiers d’expérimentation ne sont pas encore définis.
Londres travaille depuis plusieurs années sur la réduction des feux de signalisation, cette mesure permettrait de :
- réguler le trafic,
- lutter contre la pollution,
- économiser du temps et de l’énergie.
Il y a 1 805 carrefours parisiens équipés de feux tricolores. Ces carrefours représentent un investissement énergétique et financier important, que la ville souhaite diminuer.
D’autres villes ont déjà tenté de supprimer les feux tricolores
Plusieurs villes de France ont déjà retiré des feux tricolores :
- Lyon trois carrefours à feux tricolores ont été supprimés.
- Abbeville dans la somme a retiré 10 carrefours à feux tricolores.
- Bordeaux en supprime 300.
La ville de Bordeaux a pris un pari risqué en enlevant les feux tricolores aux abords des écoles, en échange, la ville a agrandit les trottoirs et diminué la taille des voies de circulation pour permettre de mieux voir les piétons.
Vers la disparition des feux tricolores à Bordeaux ?
L’expérience est également menée au Pays-bas et aux Etats-Unis.
À Philadelphie, l’expérience a permis de réduire de 25 % les accidents sur les intersections.
Selon Christophe Damas, chercheur au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, affirme que : « Au début, les gens se sentent moins en sécurité, ils ont le sentiment d’être livrés à eux-mêmes car il n’y a pas de panneaux ou de feux pour leur dire quoi faire. Mais ils se retrouvent du coup dans une situation de plus grande vigilance ».
À Abbeville, les habitants ont constaté que le trafic s’est fluidifié et que les accidents ont diminué.
De plus, le maire de la ville a constaté que les accrochages donnent lieu à davantage de conséquences matérielles que physiques.
La suppression des feux rouges ne semble pas être une mauvaise idée, mais il faut voir avec le temps si cette expérimentation va porter ses fruits à Paris.
Il faudrait des données avant/après plutôt que de se reposer sur des « impressions ».