Face à la hausse du taux de mortalité routière : opter pour un taux zéro d’alcoolémie ?


Les chiffres de la sécurité routière de l’année dernière et des premiers mois de 2015 ont tiré la sonnette d’alarme. La mortalité sur nos routes ne cesse de grimper. Face à une telle situation, des mesures drastiques s’imposent. Les pouvoirs publics s’y sont mis, mais pas seulement ! Une association bien connue de tous, et défendant les intérêts des automobilistes, a également décidé de faire une grande campagne de sensibilisation sous le slogan « je suis un héros, je roule à zéro ». L’alcool est certes la première cause de décès sur la route (29 % ). Toutefois, abaisser le taux d’alcool autorisé à zéro sera-t-il suffisant pour inverser la tendance actuelle ?

Lutter contre l’alcool au volant pour essayer de réduire la mortalité routière est une bonne idée

Si l’idée d’inciter les automobilistes à prendre le volant sans avoir bu, a vu le jour, ce n’est pas par hasard. L’association à l’origine de la campagne de sensibilisation, précise qu’en 2014, ce sont quelque 1 000 personnes qui sont décédées sur la route à cause de l’alcool. Environ 8 000 usagers ont été blessés et autant de familles impactées. Le taux de mortalité avait augmenté en 2014 de +3,5%.

Il convient de souligner que les pouvoirs publics ont déjà abaissé le taux d’alcoolémie autorisé pour les jeunes conducteurs depuis le 1er juillet 2015. Il est désormais de 0.2gr/litre de sang (0.5gr/litre de sang auparavant).

Les conducteurs eux-mêmes sont à 63 % d’accord avec l’idée de zéro tolérance d’alcool au volant selon un sondage IFOP et Fiducial réalisé en septembre dernier.

Abaisser le taux d’alcool autorisé à zéro revient à n’avoir qu’une vision partielle de la problématique

Le Délégué général de l’association Prévention routière, M. Jean-Yves Salaün apporte une nuance à l’idée de tout miser dans la lutte contre l’alcool au volant et d’imposer un taux zéro pour tous. Il précise que les accidents mortels liés à l’alcool sont souvent la conséquence de grosses alcoolémies, supérieures à 1gramme par litre de sang.

Conclusion : abaisser le taux autorisé d’alcoolémie à zéro ne changerait pas a priori grand-chose dans les chiffres de la sécurité routière. Selon lui, il faudrait plutôt envisager de renforcer les contrôles ou mieux prendre en charge les récidivistes.
D’ailleurs, force est de constater par exemple, qu’en Angleterre, alors que le taux d’alcoolémie autorisé est de 0.8gr/litre de sang, le taux de mortalité est parmi les plus bas en Europe. En Angleterre, en revanche, les contrôles sont renforcés et les sanctions plus importantes.

De Camille | 06/10/2015